En Europe, les risques liés aux élections se trouvent en haut de la liste des inquiétudes des investisseurs. Ces craintes ne sont pas surprenantes étant donné les élections se déroulant présentement en France, les élections qui se tiendront prochainement en Allemande et les retombées du vote sur le Brexit. Toutefois, l’équipe de croissance internationale et mondiale Invesco estime que bien que ces risques soient présents, ils sont peut-être surévalués. Selon nos critères BQE (bénéfices, qualité et évaluation), les évaluations des sociétés de grande qualité sont élevées, mais nous avons tout de même été en mesure de dénicher de nouvelles occasions grâce à des bouleversements à court terme.
Les élections prennent l’avant-scène en France et en Allemagne
En France, Emmanuel Macron, chef du parti centriste En Marche! a remporté l’élection présidentielle. Par contre, son parti n’occupe actuellement aucun siège à l’Assemblée nationale française. De son côté, le parti d’extrême-droite de Marine Le Pen n’occupe que deux des 577 sièges. De ce fait, même s’il a remporté l’élection présidentielle, M. Macron a beaucoup de travail à faire avant l’élection législative de juin et n’obtiendra probablement pas une majorité à l’Assemblée. D’une façon ou de l’autre, les marchés et les partisans de l’Union européenne (UE) sont heureux de sa victoire.
Parallèlement, les élections du 24 septembre en Allemagne ne devraient pas causer de surprise étant donné que les Allemands semblent fatigués du sentiment anti-UE ainsi que du populisme et devraient réélire la chancelière Angela Merkel. Un tel résultat serait favorable aux marchés selon nous.
Préférence pour les multinationales au Royaume-Uni
Les perspectives semblent positives pour les actions à grande capitalisation au Royaume-Uni. En effet, le marché boursier se négociait récemment à des évaluations modérées étant donné son ratio cours/bénéfices (C/B) prévu de 14 x par rapport à 15 x pour le reste de l’Europe et de 18 x aux États-Unis1.
Après le vote sur le Brexit, les prévisions consensuelles d’une récession au Royaume-Uni en 2017 se sont avérées fausses. Nous nous inquiétons quelque peu du ralentissement des dépenses des consommateurs et du faible taux d’épargne. Donc, une croissance stable de l’économie du Royaume-Uni constitue le meilleur scénario pour le reste de l’année.
Au 31 mars 2017, nos stratégies étaient surexposées au Royaume-Uni par rapport aux indices de référence. Nous mettons surtout l’accent sur les multinationales dont la plus grande partie de leurs profits est générée à l’étranger. Par exemple, la société de premier ordre British American Tobacco PLC, le distributeur alimentaire Compass Group PLC et le fournisseur de solutions informatiques RELX PLC (respectivement 1,56 %, 1,35 % et 1,74 % de la Catégorie croissance internationale Invesco et 1,94 %, 1,51 % et 2,69 % de la Catégorie croissance européenne Invesco au 31 mars 2017). Selon nous, ces sociétés ont toutes des caractéristiques similaires en termes de croissance interne, de pouvoir d’achat, d’accroissement des marges et de solides flux de trésorerie et rendements.
La faiblesse de la livre avantage les exportateurs et les multinationales. Bien que la devise se soit récemment raffermie lorsque la première ministre du Royaume-Uni Theresa May a déclenché une élection rapide le 8 juin, elle se trouve toujours à son niveau le plus faible depuis 1988 basé sur la parité du pouvoir d’achat par rapport au dollar américain. En raison des négociations difficiles sur le Brexit qui auront lieu au cours des deux prochaines années, nous nous attendons à ce que la devise se montre volatile.
Valeur en Europe continentale
L’Europe continentale est en bien meilleure santé que le Royaume-Uni selon nous. Les nouvelles commandes, représentées par l’indice des directeurs d’achat, ont été constantes récemment et la croissance du produit intérieur brut se situe à 3 % avec des attentes consensuelles de 1,7 % en 20172. L’UE a été marquée par beaucoup de surprises macroéconomiques au cours des deux derniers trimestres, et les prévisions des bénéfices consensuels sur12 mois ont donc augmenté de 1 % à 5 % pour tous les secteurs à l’exception des soins de santé.
Comme les actions européennes se négocient à un rabais de 16 % à 17 % en termes de ratio C/B par rapport aux ratios aux États-Unis et de 54 % en termes de ratio C/B de Shiller par rapport à sa moyenne sur 15 ans de 29 %, nous continuons d’observer de la valeur en Europe, mais moins dans les secteurs dispendieux de grande qualité comme les biens de consommation de base où les ratios C/B de 22 x à 25 x3 constituent maintenant la norme.
Améliorations dans le secteur financier en Europe
Nous croyons que le secteur financier européen est plus attrayant aujourd’hui que par le passé pour trois principales raisons :
- Nous observons des signes de réduction des pressions sur les revenus : croissance des prêts bancaires, primes de croissance des sociétés d’assurance et nouvelles liquidités pour les sociétés de gestion de patrimoine. La possibilité que les mesures d’assouplissement quantitatif soient réduites graduellement au cours de la deuxième moitié de 2017 est positive pour les marges nettes d’intérêt
- Les défis d’ordre réglementaire ont forcé les compagnies du secteur de la finance à augmenter leurs niveaux de capital et de répondre à des tests de robustesse (« stress test ») sévères. Ces problèmes sont maintenant derrière nous
- Les évaluations demeurent attrayantes, les ratios C/B se situant entre 10 x et 11x et les ratios cours/valeur comptable atteignant 1 x4. Au Royaume-Uni, Lloyds Banking Group PLC (1,10 % de la Catégorie croissance international Invesco et Catégorie croissance européenne Invesco au 31 mars 2017) ont publié des bénéfices solides au premier trimestre et augmenté sa cible en matière de marges nettes d’intérêt, de génération de capital et de provisions. Nous attendons des signes d’amélioration du rendement des capitaux propres avant d’augmenter notre exposition aux banques européennes
Activité du premier trimestre
En Europe, nous avons diminué notre exposition aux sociétés de consommation discrétionnaire et des médias puisque certains défis devraient se présenter dans ces secteurs.
Nous avons acquis une banque italienne du nom d’Intesa Sanpaolo S.p.A (0,70 % de la Catégorie croissance internationale Invesco et 0,72 % de la Catégorie croissance européenne Invesco au 31 mars 2017). Nous estimons qu’il s’agit de la « meilleure maison dans un mauvais quartier » et nous apprécions sa forte capitalisation, son dividende attrayant de 6,5 %4 et les améliorations apportées à ses prêts improductifs. Nous avons fait cette acquisition en février 2017 à un taux de valeur des actifs tangibles de 9,85 x et un ratio c/b cible de moins de 10 x.