La Banque du Canada a laissé son taux cible inchangé à 1,75 % lors de sa réunion de mercredi. Bien que cela n’ait rien d’étonnant, le ton de la déclaration était certes rassurant.
Dans sa déclaration, la Banque du Canada a admis que la croissance au Canada devrait être plus lente que prévu à l’origine pendant la première moitié de l’année, pour ensuite remonter pendant la deuxième moitié de l’année. Elle a fait allusion à l’hiver canadien inhabituellement rigoureux et à la persistance des différends commerciaux qui ont une incidence sur l’activité économique au Canada et aux quatre coins du monde.
Elle s’attend à ce que la reprise de la deuxième moitié de l’année soit engendrée par une forte croissance de l’emploi et la remontée correspondante de la consommation, ainsi que par l’accroissement des exportations attribuable à l’amélioration des conditions financières mondiales.
La Banque du Canada prévoit un taux de croissance de 1,2 % (une révision à la baisse par rapport à 1,7 %) en 2019, de 2,1 % en 2020 (inchangée) et de 2,0 % en 2021 (inchangée). Elle s’attend à ce que l’inflation chute brièvement au troisième trimestre, puis remonte à près de 2,0 % au cours des douze à vingt-quatre prochains mois.
Dans sa déclaration elle ne faisait plus mention de son intention de relever le taux cible et elle a précisé que l’orientation de sa politique monétaire dépendra désormais des données. Le ton de la conférence de presse qui a suivi la déclaration était plus optimiste que la déclaration elle-même, car le gouverneur, Stephen Poloz, a expliqué que la Banque du Canada est sceptique quant aux réactions les plus négatives à l’égard des récentes statistiques économiques. Compte tenu de la révision à la baisse des prévisions de croissance à court terme, il semble qu’elle va mettre en veilleuse sa politique monétaire jusqu’à la fin de l’année. Si la croissance ou l’inflation n’augmentent pas beaucoup plus vite que ce à quoi s’attend la Banque du Canada, la décision d’aujourd’hui devrait jouer en faveur des actions et des titres à revenu fixe. Par contre, le dollar canadien risque de se ressentir de la position beaucoup moins belliciste adoptée par la Banque du Canada.