Les titres cycliques ont bondi par rapport à leurs creux du début de 2020, mais Talley Léger croit qu’ils peuvent encore grimper. En savoir plus sur ses perspectives concernant les actions cycliques.
Comme je m’y attendais, les segments sensibles à l’économie du marché boursier ont connu une remontée impressionnante depuis leurs creux du début de 2020.1 Les investisseurs se demandent tout naturellement si le gros de la domination des actions procycliques est derrière eux.
Certes, les taux des obligations d’État ont fléchi en raison du ralentissement de début et de milieu de cycle particulièrement important en Chine (figure 1).2 Il est vrai que cette dynamique pourrait remettre en question ma thèse optimiste de « reflation ». Néanmoins, elle pourrait en fin de compte présenter un autre point d’entrée intéressant pour les actions cycliques, selon moi.
Figure 1 : Un ralentissement en Chine pourrait remettre en cause la domination des actions cycliques, mais offrir en fin de compte un autre point d’entrée intéressant

Il est vrai que le cycle économique a été comprimé, ce qui signifie que beaucoup d’activités et de richesses ont été perdues et récupérées en peu de temps. Toutefois, même si les secteurs les plus risqués surperforment deux fois moins longtemps (trois ans) que la norme historique (six ans), ils devraient encore avoir une bonne marge de manœuvre. Je reste donc dans le camp de ceux qui achètent pendant les creux du marché.
Dans les secteurs cycliques, le style de placement axé sur la croissance et les titres technologiques semblent profiter de façon tactique de cette même détente des taux obligataires liée à la Chine. Par ailleurs, même si je crois que le style de placement axé sur la valeur offre des occasions à exploiter, j’ai toujours considéré que ce type d’opérations de « reprise » était limité. Au bout du compte, je crois que les actions de croissance devraient reprendre durablement le dessus lorsque la conjoncture économique se normalisera et que le monde retrouvera un rythme de production plus durable.
L’analyse de la courbe sinusoïdale enrichit les perspectives cycliques
Les marchés n’évoluent pas en ligne droite. En effet, ils fluctuent selon des schémas tactiques, cycliques et séculaires complexes. En fait, le comportement et l’apparence des rendements relatifs des produits cycliques sont très proches de ceux des ondes sinusoïdales, soit des formes d’onde géométriques qui oscillent au-dessus et au-dessous de zéro (figure 2).
Figure 2 : L’analyse de la courbe sinusoïdale fait ressortir que les rendements des valeurs cycliques vont ralentir, mais resteront positifs au cours de la prochaine année

Selon moi, il nous a fallu environ un an pour boucler le premier quart (25 %) d’une onde sinusoïdale. Au cours du deuxième trimestre (ou de la prochaine tranche de 25 %) de la même vague, je crois que les rendements des secteurs cycliques devraient décélérer, mais rester positifs au cours des 12 prochains mois. (figure 3).
Plus important encore, il semblerait que deux ou trois de ces ondes sinusoïdales se soient produites au cours d’un cycle économique donné caractérisé par une récession économique en début et en fin de cycle. Si c’est le cas, je ne pense pas que les investisseurs puissent facilement en conclure que le plus gros de la hausse des actions cycliques est derrière eux.
Figure 3 : Je m’attends à ce que les actions cycliques restent dans le « demi-cycle positif » de l’onde sinusoïdale actuelle.

En résumé : Je prévois une bonne marge de manœuvre.
En bref, la Chine est sortie la première de la crise et est en train de digérer ces gains avant la prochaine hausse potentielle. Les États-Unis lui ont emboîté le pas et pourraient également nécessiter une phase de consolidation à un moment donné.
Du point de vue de la politique monétaire, je crois que seule une grosse erreur de politique dans l’une ou l’autre des deux plus grandes économies du monde pourrait mettre fin prématurément à l’expansion mondiale. En l’absence d’une erreur de la sorte, je pense qu’il n’est pas trop tard pour continuer à effectuer des opérations profitables sur des titres sensibles à l’économie, procycliques et à risque. Bouclez votre ceinture et profitez de cette expérience.
1 Sources : Bloomberg L.P., Standard & Poor’s et Invesco, du 31 mars 2020 au 30 juin 2021. Les rendements des actions cycliques sont calculés à partir des indices des secteurs de la consommation discrétionnaire, de l’énergie, des services financiers, de l’industrie, des technologies de l’information et des matériaux de l’indice S&P 500. Les rendements des secteurs défensifs sont calculés à partir des indices des secteurs des biens de consommation de base, des soins de santé, des télécommunications et des services aux collectivités de l’indice S&P 500. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans un indice.
2 Sources : Bloomberg L.P. et Invesco, au 30 juin 2021.