La Banque du Canada a laissé son taux cible inchangé à 1,75 % lors de sa réunion du 10 juillet. Le ton de l’énoncé était positif pour l’économie canadienne, mais était extrêmement prudent quant aux répercussions possibles des tensions commerciales mondiales.
Les deux premiers paragraphes de l’énoncé de la Banque du Canada portent sur les préoccupations commerciales mondiales et la possibilité que les banques centrales adoptent des mesures d’assouplissement monétaire pour rassurer les investisseurs. Ensuite, elle dit que l’économie canadienne est en train de retourner à son potentiel de croissance grâce à une amélioration temporaire des conditions météorologiques et à l’augmentation de la production de pétrole. Le taux d’emploi demeure extrêmement élevé et continue d’alimenter la consommation. La stabilisation du marché de l’habitation se poursuit, bien que la situation n’évolue pas au même rythme dans toutes les provinces. L’indice des prix à la consommation se maintient près de la cible de 2 % de la Banque du Canada et le récent soubresaut au-dessus de la barre des 2 % a été qualifié de temporaire.
La Banque du Canada a révisé à la hausse ses prévisions de croissance économique d’ici la fin de 2019 à 1,3 % (par rapport à 1,2 %), mais a révisé à la baisse ses prévisions pour 2020 à 1,9 % (par rapport à 2,1 %). L’estimation d’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) a été révisée en baisse de 0,1 % pour 2019 et 2020, soit à 1,8 % et 1,9 %, respectivement.
Au lieu de parler sur un ton optimiste des récentes données de croissance qui ont dépassé ses attentes, la Banque du Canada a mis l’accent sur le ralentissement de l’activité économique mondiale en raison des différends commerciaux mondiaux et de leurs répercussions possibles. Le ton de l’énoncé et de la conférence de presse était extrêmement accommodant. La Banque du Canada a réitéré que la politique monétaire va demeurer inchangée en attendant de voir si les enjeux commerciaux mondiaux vont se régler ou si la situation va se détériorer. Ce virage inattendu vers une politique plus accommodante devrait favoriser tant les actions que les titres à revenu fixe. Le dollar canadien, par contre, pourrait connaître une période plus difficile après sa récente remontée.