États-Unis : Neutres
Nous entrevoyons une très faible variation des taux américains, compte tenu des craintes grandissantes à l’égard des échanges commerciaux et du taux de croissance supérieur à la tendance aux États-Unis. Le taux d’inflation de base demeure faible et nous croyons qu’il va plafonner à environ 2,4 % au cours des deux prochains mois. Par la suite, la diminution des coûts de location et des services devrait le ramener en deçà de 2 %. À moins de gros chocs économiques en lien avec les échanges commerciaux, le taux de croissance devrait se maintenir au-dessus de la tendance d’ici la fin de l’année. Il va probablement bénéficier du soutien de l’augmentation des dépenses en immobilisations dans le secteur de l’énergie, ainsi que de la forte croissance de l’emploi et de la consommation. Nous entrevoyons un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) d’environ 2,8 % pour 2018, soit un point de pourcentage au-dessus de la tendance viable à long terme. Le risque d’un resserrement des conditions financières mondiales en raison des tensions commerciales et de l’imposition possible de nouveaux tarifs douaniers au cours des prochains mois pourrait attiser la volatilité de la valeur des actifs. Les cours des bons du Trésor pourraient augmenter si les marchés deviennent plus volatils.
Europe : Sous-pondération
L’escalade des tensions en Turquie et les préoccupations de la Banque centrale européenne en ce qui a trait aux investissements des banques de la zone euro dans les valeurs turques ont fait chuter les taux des Bunds allemands et nui aux obligations des marchés européens périphériques, comme en témoignent les obligations italiennes qui se sont fortement repliées en août. Les statistiques économiques de la région ont continué de se stabiliser en août et le taux de croissance de l’Allemagne a dépassé les attentes au deuxième trimestre, ce qui a entraîné une révision à la hausse du taux de croissance dans la zone euro à 0,4 %, en glissement trimestriel.1 Nous persistons à croire que le marché obligataire va commencer à escompter une plus forte prime d’échéance sur la courbe des taux européenne, compte tenu du dynamisme de l’économie et de la faible évaluation des titres.
Chine : Neutres
Nous nous attendons à un nivellement de la courbe des taux des obligations d’État et à ce que les taux à court terme chutent en deçà des taux à long terme. Notre hypothèse repose sur la hausse des coûts de financement à un jour, sur l’anticipation d’un drainage des liquidités par la Banque populaire de Chine et de l’adoption de mesures de relance budgétaire à grande échelle, ainsi que sur la hausse du taux d’inflation. Cependant, l’inclusion prochaine des obligations intérieures chinoises dans les principaux indices mondiaux et la faible corrélation de ce marché avec les autres devraient continuer d’alimenter la forte demande des investisseurs étrangers, en particulier pour les titres émis par l’État et les banques chinoises à caractère politique.
Japon : Neutres
Le taux des obligations du gouvernement japonais à 10 ans s’est maintenu autour de 0,1 %, mais la courbe des taux a continué de se redresser en août.2 Cela survient alors que les marchés s’adaptent aux ajustements apportés en juillet à la politique de la Banque du Japon, qui a augmenté le taux cible des obligations à 10 ans. Cependant, les craintes voulant que la politique de la Banque du Japon n’entraîne une hausse des taux obligataires mondiaux se sont estompées. L’attention des investisseurs s’est plutôt tournée vers la Chine et les risques que l’agitation en Turquie se propage à d’autres marchés émergents. Par ailleurs, la croissance économique du Japon a dépassé les prévisions au deuxième trimestre, atteignant 1,9 %, grâce à l’augmentation des dépenses de consommation et des dépenses en immobilisations.3 Par contre, le volume des exportations est demeuré bas, ce qui laisse présager un ralentissement de l’élan de croissance au prochain trimestre.
Royaume-Uni : Neutres
Le cabinet de la première ministre, Theresa May, a du mal à adhérer à la notion de responsabilité collective dans le cadre de la stratégie de négociation du Brexit élaborée au début de juillet. À quelques mois à peine de la date du retrait du Royaume-Uni, on ignore encore quelle sera la teneur des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE après le Brexit. Plusieurs scénarios peuvent encore être envisagés : un vote de censure de Theresa May, la tenue d’autres élections générales, un deuxième référendum, un report de la date du retrait, un Brexit dur ou la possibilité que le Royaume-Uni demeure membre de l’UE. Les tensions pourraient s’intensifier lorsque les politiciens britanniques vont rentrer des vacances d’été en septembre. Notre scénario de référence demeure que le Royaume-Uni va opter pour un Brexit doux, mais il est peu probable que les parties parviennent à s’entendre avant la dernière minute.
Canada : Surpondération
Les statistiques économiques demeurent encourageantes et devraient soutenir une hausse du taux directeur de la Banque du Canada à sa réunion d’octobre. La poussée du taux d’inflation sommaire à 3 % en juillet n’a eu à peu près aucune incidence sur le marché des taux d’intérêt, car le taux des obligations canadiennes à 10 ans continue d’osciller autour de 2 à 2,5 % depuis le début de l’année.4, 5 La croissance demeure en voie de dépasser les 2,0 % en 2018 et le ralentissement du marché de l’habitation a été contrebalancé par les dépenses d’investissement élevées des entreprises et la reprise des exportations. Les négociations sur l’ALENA se poursuivent et sont la principale cause de l’incertitude des marchés. Les taux d’intérêt vont probablement subir des pressions à la baisse, compte tenu du taux d’endettement élevé des consommateurs.