La Réserve fédérale (Fed) a relevé les taux d’intérêt en mars et devrait décréter deux nouvelles hausses cette année. Pourtant, les marchés financiers ne semblent pas sourciller. Pourquoi? Tout simplement parce que la Fed adopte un comportement conciliant, compte tenu du profil de croissance que nous observons.
L’accélération de la croissance mondiale que nous connaissons actuellement a pris naissance au second semestre de l’an dernier. Les trois principaux blocs économiques – les États-Unis, l’Europe et la Chine – affichent une solide croissance.1
- Aux États-Unis, les prévisions sont revues à la hausse et l’optimisme découlant de l’élection de novembre a propulsé la croissance au-dessus des moyennes
- En Europe, les mesures de relance monétaire ont soutenu la croissance intérieure; l’économie de la zone euro affiche aussi une croissance supérieure à la moyenne, alors qu’elle a déçu ces dernières années.
- L’économie chinoise s’est stabilisée à la fin de l’an dernier et sa croissance affiche aussi un regain de vigueur.
Pour la première fois depuis la crise financière mondiale, les principales économies de la planète enregistrent une solide accélération de leur croissance.
La croissance en soi favorise les titres de créance et les titres à risque comme les actions, dont les paramètres fondamentaux sont à maints égards liés à la productivité de l’économie. Le risque potentiel serait que les banques centrales resserrent leur politique monétaire en raison de cet élan de croissance, ce qui entraînerait un rajustement des cours des actifs.
Les récentes déclarations de la Fed semblent avoir rassuré les marchés
Invesco Fixed Income estime que le communiqué et les commentaires récents de la Fed sont rassurants. La banque centrale américaine a fait valoir qu’il était peu vraisemblable qu’elle effectue un resserrement musclé de sa politique monétaire dans un avenir proche. En fait, dans son communiqué de mars, elle a souligné le concept de symétrie dans son ciblage de l’inflation. En d’autres mots, la Fed ne considère pas que sa cible d’inflation de 2 % représente un plafond; en fait, elle accepterait que le taux d’inflation dépasse cette cible pendant un long moment. Par conséquent, elle devrait faire preuve de patience dans le relèvement des taux d’intérêt et ne devrait pas retirer ses mesures de relance dans l’immédiat.
De même, nous prévoyons que la Banque centrale européenne (BCE) se montrera patiente en ce qui concerne son programme d’assouplissement quantitatif, en raison des risques politiques persistants en zone euro. Pour sa part, la Banque du Japon poursuivra résolument sa politique de contrôle des taux d’intérêt, selon nous.
En résumé : L’accélération de la croissance et les politiques expansionnistes des décideurs constituent selon nous une combinaison favorable pour la plupart des actifs risqués, et ceux-ci ont bien progressé en dépit des hausses de taux.
Perspectives d’Invesco Fixed Income
Notre cadre d’analyse macroéconomique – sur laquelle une bonne partie de notre stratégie de placement est fondée – cherche à prévoir le comportement des marchés financiers en isolant l’incidence potentielle de certains facteurs comme la croissance, l’inflation et les conditions financières.
À l’heure actuelle, nous croyons qu’il existe un momentum de croissance, que l’inflation est bien maîtrisée et que les conditions financières sont toujours stables. Compte tenu de ce scénario, nos prévisions pour les marchés tablent sur des pressions à la hausse sur la duration globale, en raison d’une certaine hausse des taux réels; des caractéristiques fondamentales relativement solides des marchés du crédit, à la faveur de la croissance; une perspective neutre à l’égard du dollar américain par rapport aux monnaies d’autres pays développés. La croissance mondiale favorise aussi quelque peu les marchés émergents, et les monnaies de certains d’entre eux devraient s’apprécier par rapport au dollar américain.
Qu’est-ce qui pourrait compromettre ce scénario idyllique? À cette étape du cycle, un resserrement musclé des conditions financières représenterait le principal risque. Si les banques centrales changeaient d’avis et s’inquiétaient de l’inflation, elles pourraient amorcer le resserrement de leur politique monétaire. Ce resserrement modifierait la donne et la prudence serait de mise à l’égard des actifs à risque; mais tant que les mesures de relance n’auront pas été retirées, nous avons l’intention de conserver une perspective à long terme.