Jeudi soir, le commandant en chef de la sécurité et du renseignement iranien, le général Qassim Suleimani, a été tué dans une frappe de drone à l’aéroport international de Bagdad. Cette frappe, qui a été autorisée par le président américain Donald Trump, marque une escalade potentiellement dangereuse dans la confrontation croissante entre les États-Unis et l’Iran.
Comment les marchés ont-ils réagi?
Les marchés n’ont pas tardé à réagir au décès de M. Suleimani. Dans les heures qui ont suivi, l’indice S&P 500 s’est replié d’environ 1 % et les taux des bons du Trésor américain ont baissé.1 En revanche, les valeurs refuges, notamment le yen japonais et certains actifs comme l’or, ont monté en flèche et les prix du pétrole ont grimpé de plus de 4 %.1
Comment les investisseurs devraient-ils réagir à ces événements?
La volatilité à court terme des marchés est presque entièrement attribuable à l’incertitude à l’égard de la conjoncture politique et géopolitique. Ce sera probablement la même chose cette fois-ci. À notre avis, l’incertitude va perdurer jusqu’à ce que les marchés aient une meilleure idée des représailles potentielles de l’Iran et des perturbations du marché mondial du pétrole.
Or, comme le montrent les graphiques, les rendements boursiers ont tendance, en moyenne, à être positifs dans les douze mois qui suivent les pics de l’indice de risque géopolitique.
Source : Bloomberg, L.P. et EconomicPolicyUncertainty.com au 3 janvier 2020. Le graphique indique les rendements totaux avec dividendes réinvestis pour la période de 12 mois. Crise des missiles à Cuba : 30 juin 1967 au 30 juin 1968. Guerre du Kippour : 31 oct. 1973 au 31 oct. 1974. Invasion soviétique de l’Afghanistan : 31 janv. 1980 au 31 janv. 1981. Îles Malouines : 30 avril 1982 au 30 avril 1983. Beyrouth : 30 nov. 1983 au 30 nov. 1984. Chernobyl : 30 juin 1986 au 30 juin 1987. Irak/Koweït : 31 janv. 1991 au 31 janv. 1992. 11 sept. 2001 : 30 oct. 2001 au 30 oct. 2002. É.-U./Irak : 31 mars 2003 au 31 mars 2004. Russie/Crimée : 30 sept. 2014 au 30 sept. 2015. Corée du Nord : 31 août 2017 au 31 août 2018. Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans un indice.
Source : Bloomberg, L.P. et EconomicPolicyUncertainty.com au 3 janvier 2020. Le graphique indique les rendements totaux avec dividendes réinvestis pour la période de 12 mois qui suit chaque pic. Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans un indice.
Les événements en cours altèrent-ils la globalité des cycles économiques et boursiers?
Comme toujours, les investisseurs devraient évaluer la conjoncture géopolitique pour voir dans quelle mesure elle altère la globalité des cycles de marchés. Il est peu probable que ce soit le cas, mais nous allons surveiller de près la confiance des entreprises, étant donné que l’Iran a proféré des menaces de « représailles impitoyables » qui, selon certains experts, pourraient se traduire par des cyberattaques sur des entreprises américaines.
Nous tenons à souligner que les États-Unis bénéficient de l’autosuffisance énergétique, si bien que les ramifications d’une intensification du conflit opposant le Moyen-Orient et les États-Unis vis-à-vis de l’énergie sont bien moindres qu’elles ne l’auraient été il y a à peine deux décennies.
Historiquement, les événements géopolitiques régionaux ne sont pas ceux qui mettent fin aux cycles économiques et boursiers. Par exemple, le bombardement par l’Iran des champs pétrolifères saoudiens en 2019 a entraîné une volatilité des marchés à court terme, mais les marchés ont terminé l’année à des sommets record.
Le portrait global de faible croissance, de bas taux d’inflation mondiaux, de politique monétaire accommodante à l’échelle mondiale et d’actions toujours plus attrayantes que les obligations n’a pas changé. À notre avis, la conjoncture demeure favorable aux actions et aux autres actifs à risque.