Le point sur la situation macroéconomique
L’économie mondiale est en voie de rétablissement et nous nous attendons à ce que sa croissance continue de progresser pendant le reste de l’année. Selon notre cadre d’analyse du régime macroéconomique, le cycle économique mondial demeure fermement dans une phase de reprise et la croissance inférieure à la moyenne devrait s’améliorer au cours des prochains mois. La reprise prend de l’ampleur et se renforce. Nos indicateurs avancés laissent penser que la croissance s’accélère. Les échanges commerciaux dans les pays émergents d’Asie rebondissent fortement, ce qui prouve encore une fois que le cycle manufacturier mondial se normalise, soutenu par le redressement des commandes et de la demande dans les pays développés.
La confiance des marchés mondiaux continue de s’améliorer, comme en témoigne la surperformance généralisée des actifs risqués par rapport aux actifs défensifs sur les marchés des actions et des titres à revenu fixe. La hausse de l’appétit pour le risque est habituellement en forte corrélation avec l’amélioration des prévisions de croissance, ce qui donne à penser que les participants au marché s’attendent à ce que la reprise se poursuive pendant le reste de l’année.
Figure 1 : La reprise devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, car les prévisions de croissance et la confiance des investisseurs continuent de s’améliorer.
Figure 2 : La reprise devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, car les prévisions de croissance et la confiance des investisseurs continuent de s’améliorer.
L’impressionnante remontée des marchés boursiers mondiaux a été extraordinaire, malgré la contraction record du PIB et la hausse des taux de contagion de la COVID-19 au cours de l’été. Nous attribuons cette amélioration constante de l’appétit pour le risque à un petit nombre d’événements et de facteurs de risque clés :
- Recherche d’un vaccin : Même si la découverte, la production et la distribution d’un vaccin sont encore à des mois d’ici et soulèvent de l’incertitude, les participants au marché ont réagi positivement aux résultats préliminaires de plusieurs études sur le vaccin dans le monde (Oxford, Moderna, etc.). En d’autres mots, les marchés considèrent comme étant très probable que la COVID-19 soit réellement un bon candidat pour un vaccin, même si le moment où celui-ci sera disponible est incertain, et qu’un important développement favorable sous une forme ou une autre est à prévoir.
- Taux de mortalité en baisse : Comme on s’y attendait, le prix à payer pour la réouverture des économies a été une hausse des taux de contagion de la COVID-19 partout dans le monde. Toutefois, les taux de mortalité ont nettement diminué par rapport à la première moitié de 2020, ce qui donne à penser que l’adoption de comportements sociaux plus prudents (distanciation, masques, etc.) et la meilleure préparation des systèmes de santé mieux réduiront probablement la nécessité d’une nouvelle série de mesures de confinement, ce qui atténuera le risque d’une autre grave contraction du PIB mondial.
- Soutien de la politique monétaire : Le bas niveau des taux directeurs, les importants achats d’actifs par les grandes banques centrales et les attentes de faibles taux obligataires à long terme (c’est-à-dire le cadrage prospectif) ont contribué à une forte baisse des taux d’actualisation des flux de trésorerie futurs, ce qui a stimulé les prix, les évaluations et la confiance des investisseurs.
- Soutien de la politique budgétaire : Après les séries initiales de mesures de soutien budgétaire au premier trimestre, la confiance des marchés a été stimulée par d’autres initiatives budgétaires partout dans le monde. En particulier, la création d’un fonds de relance européen a été d’une importance capitale pour réduire potentiellement la menace d’une nouvelle crise de la dette européenne et la résurgence du risque d’éclatement de la zone euro. Par contre, le marché est en train de digérer la fin de la stimulation budgétaire aux États-Unis, qui résulte de l’expiration du premier programme de prestations et l’impasse au Congrès au sujet d’une nouvelle série de mesures de soutien budgétaire, qui devrait atteindre de 1 500 à 2 000 milliards de dollars selon nous.
Positionnement des placements
Nous croyons que le contexte demeure très favorable aux actifs risqués. Nous maintenons une position plus risquée que celle de l’indice de référence1 dans notre modèle de répartition tactique mondiale de l’actif, grâce à la surpondération des actions et des titres de créance au détriment des obligations d’État. En particulier :
- Du côté des actions, nous privilégions fortement les marchés établis à l’extérieur des États-Unis et les marchés émergents, qui tirent parti des conditions cycliques plus favorables, des évaluations attrayantes des actifs locaux et du cours élevé du dollar américain qui, selon nous, est au début d’une phase de dépréciation à long terme.
La combinaison de ces facteurs à court et à moyen terme accroît le potentiel d’entrées de capitaux à long terme sur les marchés boursiers non américains. Par conséquent, nous sous-pondérons fortement les actions américaines, en particulier les actions de qualité et de momentum, étant donné notre préférence pour les facteurs de la valeur et de la (petite) taille. Le rendement inférieur des actions de valeur à petite et à moyenne capitalisation par rapport aux actions de qualité et de momentum à grande capitalisation a continué d’être l’une des caractéristiques les plus marquantes et les plus surprenantes de cette reprise du marché. On peut trouver une explication économique rationnelle de cette divergence dans le fait que la technologie est l’élément moteur de la reprise dans le contexte de la COVID-19 et dans le mouvement à la baisse des taux d’intérêt, deux facteurs qui favorisent davantage les actions de qualité et de momentum que les actions de valeur et de sociétés à petite et moyenne capitalisation. Toutefois, même une modeste reprise dans le cycle des bénéfices des sociétés de valeur à petite et à moyenne capitalisation à l’échelle mondiale pourrait avoir une incidence positive sur les prix, compte tenu du levier d’exploitation élevé et des évaluations intéressantes. Par conséquent, nous maintenons notre exposition factorielle axée sur la valeur et la taille. - En ce qui concerne les titres à revenu fixe, nous continuons de surpondérer les titres de créance américains à rendement élevé, les titres de créance souverains libellés en dollars des marchés émergents et les obligations-catastrophe au détriment des obligations de sociétés de qualité supérieure et des obligations d’État, en particulier sur les marchés établis à l’extérieur des États-Unis, étant donné le contexte de taux négatifs. Dans l’ensemble, nous surpondérons le risque de crédit et nous adoptons une durée neutre[i] par rapport à l’indice de référence1.
- Sur les marchés des changes, nous maintenons la surpondération des devises en prévision d’une dépréciation à long terme du dollar américain. Compte tenu des évaluations intéressantes, des conditions cycliques et des taux offerts, nous privilégions l’euro, le dollar canadien et la couronne norvégienne sur les marchés établis. Sur les marchés émergents, nous privilégions la roupie indienne, la roupie indonésienne et le rouble russe.