Dans mon dernier blogue sur les effets de la réforme fiscale, j’ai expliqué la raison pour laquelle je crois que la nouvelle loi fiscale se révèlera extrêmement favorable au marché obligataire américain de grande qualité (catégorie investissement), y compris des dispositions qui pourraient aboutir à une diminution de l’offre. Outre les titres de grande qualité, il semble que les nouvelles soient aussi favorables à d’autres secteurs des titres à revenu fixe.
Bonnes occasions dans les titres hybrides des Master Limited Partnerships
Les Master Limited Partnerships (MLP) sont tout simplement des sociétés en commandite négociées dans le public à une Bourse nationale. Elles exercent leurs opérations pour la plupart dans le secteur de l’énergie. Après une longue période de contre-performance des actions, les MPL ont récemment commencé à émettre des titres « hybrides » qui nous semblent attrayants dans cette conjoncture. Les agences de notation peuvent attribuer une cote de 50 % ou plus à ces titres (selon la structure du titre et la cote de crédit de l’émetteur). Ces titres versent d’ordinaire un taux d’intérêt fixe pendant cinq ou dix ans avant de le convertir à taux variable si le titre n’est pas remboursé par anticipation auparavant. Les MPL peuvent ne pas vouloir prélever des fonds au moyen d’un appel public à l’épargne lorsque les prix sont très bas. Par ailleurs, la réforme fiscale a en général augmenté le coût des émissions de titres de créance traditionnels, de sorte que ces titres hybrides offrent peut-être à ces sociétés du secteur intermédiaire : i) des coûts de financement moins élevés comparativement à l’émission de nouvelles actions; et ii) de meilleures cotes de crédit en raison du titre de participation susmentionné. Les investisseurs ont en même temps l’occasion de recevoir un taux de rendement plus élevé que ce serait autrement possible avec des titres de créance de premier rang.
Le secteur (encore mal aimé) de l’énergie
Favorisés sans doute par la température hivernale sur une grande partie du territoire américain (et par les bas stocks), les prix de l’énergie ont apparemment fini par se raffermir. Par exemple, le prix du baril de brut West Texas Intermediate (WTI) a bondi de 10 % environ le mois dernier et il dépasse maintenant 64 $ – près de son plus haut niveau en trois ans.1 Nous croyons qu’il y a encore de la valeur dans les émissions liées à l’énergie et nous sommes des plus enthousiastes au sujet des sociétés de pipelines qui ont mis des MPL sur pied. Même s’il est difficile de faire des prévisions, nous pensons que les prix du pétrole pourraient se stabiliser bientôt et évoluer dans une fourchette. Les bilans des sociétés énergétiques se sont aussi considérablement améliorés au cours des 18 derniers mois, de sorte qu’elles sont mieux en mesure d’assurer le service de leur dette, même si les prix du pétrole sont en dessous de 40 $.
Titrisation globale d’entreprise
Nous avons récemment observé une nouvelle tendance dans des sociétés qui avaient autrefois prélevé des fonds par le truchement du marché des obligations à rendement élevé ou sans notation. Au lieu d’émettre une obligation de pacotille et payer un taux d’intérêt nominal et des frais afférents plus élevés, certaines sociétés (des restaurants en particulier) choisissent de titriser indépendamment leurs revenus productifs d’un flux de trésorerie, y compris les redevances de franchisage. Ce processus pourrait permettre à la société d’émettre des obligations à des taux moins élevés ou de créer des obligations de grande qualité, ce qu’elles n’avaient pas été en mesure de faire auparavant. Ce type de titre adossé à des créances mobilières est connu comme une titrisation de l’intégralité des opérations, ou « titrisation globale d’entreprise ». Même si les titres de ce genre sont complexes et moins liquides qu’une structure de dette traditionnelle, nous les trouvons attrayants parce que les investisseurs qui les détiennent ont droit à une tranche d’un actif potentiellement précieux (comme les redevances de franchisage). Nous nous attendons à ce que ces opérations deviennent plus fréquentes en 2018.
Les sociétés de distribution au détail mises à mal offrent de bonnes occasions
La récente saison des fêtes a été la meilleure depuis des années pour la distribution au détail. Bon nombre des sociétés de ce secteur se trouvaient au début de la période avec de bas stocks et une structure de coûts plus allégée. Selon un rapport de Mastercad SpendingPulse publié le 26 décembre, les dépenses de consommation au détail aux États-Unis étaient en hausse de 4,9 % en 2017 comparativement à l’année précédente. Étant donné que nous n’avons pas encore atteint le point d’équilibre sur le commerce électronique par rapport aux magasins classiques, il pourrait y avoir davantage de rajustements dans ce secteur. Nous croyons, cependant, que les craintes qu’Amazon accule tout ce secteur à la faillite ont été exagérées. Nous entrevoyons de bonnes occasions dans les émissions de sociétés de distribution au détail mises à mal qui ont une marque et une part de marché prédominantes.
Possibilités dans les obligations à rendement élevé
Il y a trois raisons pour lesquelles je crois que les obligations à rendement élevé de notation BB peuvent représenter un positionnement idéal dans le marché. Premièrement, bon nombre de régimes de retraite et de sociétés d’assurance aux États-Unis sont restreints aux obligations de grande qualité. Étant donné que ces importants participants sont exclus du marché à rendement élevé, la demande pour ces instruments est réduite, ce qui rend les prix en cours sur le marché bien plus raisonnables. Cela accroît l’ensemble des placements possibles et donne à notre personnel de recherche l’occasion de se mettre en quête des émissions les plus attrayantes possible. Deuxièmement, la reprise économique en cours améliore les bilans des sociétés et nous continuons de voir de nombreux secteurs rebondir avec l’économie dans son ensemble. Dans le segment à rendement élevé, nous voyons encore de nombreuses obligations de qualité qui pourraient être reclassées de grande qualité l’an prochain. Le cas échéant, ces obligations pourraient rapporter un rendement considérable du point de vue de la plus-value et du coupon plus élevé.2
En dernier lieu, bon nombre des secteurs qui ont été frappés de plein fouet par la baisse de leur cote de crédit durant la récession ont vu leur situation s’améliorer.3 La cote de crédit des entreprises de construction résidentielle, par exemple, avait considérablement baissé.4 La demande de nouveaux logements a rebondi depuis lors aux États-Unis. Je crois que les obligations de notation BB de certaines entreprises de construction résidentielle pourraient être reclassées comme étant de grande qualité.
Fonds d’obligations mondiales Invesco
Le Fonds d’obligations mondiales Invesco a été conçu de manière à trouver de bonnes occasions dans divers secteurs à revenu fixe. La stratégie fait des placements dans une base, une répartition dans 75 % d’obligations de grande qualité au minimum, complétée par 25 % de placements dans d’autres domaines du marché dans lesquels nous détectons un potentiel de croissance. Les exemples susmentionnés illustrent les domaines que nous surveillons de près à la recherche de bonnes occasions. Étant donné que la réforme fiscale aux États-Unis crée un environnement possiblement positif pour les obligations de grande qualité et vu les possibilités de croissance dans d’autres domaines du marché, l’équipe du Fonds d’obligations mondiales Invesco est optimiste quant aux perspectives pour 2018.